Carnet de vol

Lorsqu'arrive le jour où la main maladroite

Trace le dernier trait sous les chiffres alignés

Le total apparaît sur la ligne de droite

C'est l'ultime calcul des heures ajoutées

Il y restera là tout en bas de la marge

 marquant le point final d'une vie agitée

comme ces vieux oiseaux qui regardent le large

les ailes immobiles, statues d'éternité

Lors viendront les moments qui font qu'on se souvienne

des pages colorées et l'on parle au passé

Pour que du fond du temps les images reviennent

Et adoucir ce coeur à la terre enchassé

Les escales oubliées, les fleuves au cours tranquilles

les montagnes enneigées et la chaleur des villes

paradis de verdure ou déserts sablonneux

îles aux parfums de rêves, pays des gens heureux

Et vous oiseaux nouveaux aux ailes mécaniques

qui nous ont tranqportés de misères en beautés

miracle de ce temps, prouesse de techniques

on vous aimait d'amour avec sincérité

Eclatés de soleil demis dieux endormis

virtuoses élégants dans vos ébats virils

armatures inutiles dispersées dans un champ

grotesque devenir, marionettes sans fil....

Jon